Une histoire de corde à sauter (4)
Par ecole-st-ouen-sur-iton le 16 mars, 2011, 19h15 - Lien permanent
!!__Chapitre 4__%%%
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!!Là, se dressait une petite maison située à l’écart des autres. Le jardin, pas entretenu, était envahi d’herbes hautes, de ronces et d’orties. Un sac poubelle traînait dans le lierre qui commençait à grimper le long de la façade. Une vielle Dyane garée à l’entrée gênait le passage. Tout donnait une impression d’abandon. La toiture était bâchée à cause des tuiles manquantes. Contrairement aux autres maisons de la commune, sa cheminée n’était pas torsadée comme l’avait exigé, pour toutes les constructions, Désiré Guillemare, maire de Saint-Ouen de 1852 à 1904.
Les murs de la maison n’étaient pas en meilleur état. Ils étaient fissurés par endroit, les trous peut-être habités par des souris, pensa Lorie. L’enduit, très vieux, s’effritait. Quant aux fenêtres, elles ne valaient guère mieux. Les vitres étaient sales, quelques-unes avaient des marques d’impacts provoquées sans doute par des cailloux et des ballons. Il n’y avait aucun rideau et les persiennes rouillées ne devaient pas pouvoir se fermer.
Devant cette maison délabrée, la fillette comprit qu’elle se trouvait en face d’une famille en difficulté qui avait certainement davantage besoin d’aide que d’ennuis. Cependant elle tenait à sa corde à sauter et la pauvreté ne pouvait pas justifier le vol. Elle décida de rentrer chez elle et d’aborder le sujet avec ses parents. Ceux- ci, qui s’étaient inquiétés, furent soulagés de la voir arriver. Avant qu’ils aient pu la gronder, elle raconta sa filature. « On n’accuse pas les gens sans preuves, même s’ils sont pauvres, déclara son père. Demain soir, nous irons ensemble en discuter avec les parents des deux enfants. »