Armand est né en 1932, à Paris. Ses parents Charles et Zisla étaient d’origine polonaise. Dès le début de la guerre, son père s’est engagé dans l’armée française. En 1941, il a été interné au camp de Pithiviers avant d’être déporté au camp d’Auschwitz. En 1942, Armand âgé de dix ans, est arrêté et enfermé au camp de transit de Drancy. Il y passera une semaine avant d’être libéré car son cas est atypique : lors des interrogatoires, il répond que ses parents n’ont pas été déportés (dans le camp, une loi stipule que si les parents n’ont pas été déportés, l’enfant ne peut l’être). Sa mère envoie un passeur le récupérer et le faire passer en zone libre. Ils vivront tous deux, un an, à Lyon. Ils trouveront ensuite refuge à Nice (zone sous contrôle italien). Après l’armistice entre les Alliés et l’Italie, il faut de nouveau se cacher. C’est alors que Zisla confie son fils à « Monsieur Marcel ». Ce dernier cache Armand dans un pensionnat catholique près de Nice, sous une fausse identité. L’enfant passera un an dans l’institution religieuse. Malheureusement, à la fin de la guerre, Armand ne retrouvera pas ses parents, tous deux morts en déportation. « Monsieur Marcel » se nomme en réalité Moussa Abadi ; avec sa femme Odette, et la complicité de l’évêque de Nice (M.Rémond), il a organisé le sauvetage de 527 enfants juifs durant la deuxième guerre.

Nous remercions M.Morgensztern de sa gentillesse et de son témoignage.