Lorie avait dix ans. C’était une jolie fillette menue de 1m 45, ce qui était grand pour son âge. Elle avait des cheveux mi-longs, bruns et bouclés. Rentrant des vacances de la Toussaint qu’elle avait passées aux Antilles, elle avait le teint hâlé. Avec sa belle frimousse bronzée, avec ses taches de rousseur, avec son petit nez en trompette et ses magnifiques yeux verts en amande, elle était vraiment ravissante. Mais elle avait horreur de l’appareil dentaire qu’elle portait depuis un mois à cause de ses dents mal placées. Elle avait sans doute trop sucé son pouce quand elle était petite. Ce jour-là, elle arborait une robe noire à pois blancs sur un tee-shirt bleu foncé. Elle portait des collants noirs et des bottines assorties. Avec ses parents, ils habitaient l’ancienne mairie de Saint-Ouen située au numéro 2 de la rue du Chemin de Fer.


Devant la vitrine du magasin « La maison des jouets », Lorie était tombée en admiration face à une magnifique corde à sauter. Si ses parents avaient bien voulu la lui acheter elle aurait pu ainsi impressionner ses amies qui n’en avaient pas de si belles ! Cette corde était magique : multicolore, parsemée de paillettes et d’étoiles couleur or, elle comptait les tours tout en jouant de la musique grâce à ses embouts en bois en forme de marguerite.


Mais ses parents n’étaient pas venus pour faire des achats. L’heure des cadeaux de Noël n’était pas encore arrivée. Devant le refus de ses parents, Lorie avait vu rouge. Elle avait hurlé, tapé des pieds, s’était mise à pleurer à chaudes larmes. Tous les clients du magasin l’avaient fixée. Les parents de Lorie avaient fini par céder. Excédés par ses caprices, ils avaient laissé Lorie avec sa corde à sauter et avaient décidé de rentrer sans l’attendre. Mais la fillette s’en moquait. Ayant eu ce qu’elle voulait, elle jouait avec sa corde sans se préoccuper de ses parents.


corde à sauter