De Goderville à Inowroclaw
Le premier jour de la mobilité fut presque exclusivement dédié au déplacement. Partis à 3 heures de Goderville, nos trois enseignants prirent l'avion à 7h30 d'Orly en direction de Munich. Une première halte de 10h20 à 10h40 avant la seconde partie du voyage : un second avion atterrissant à Poznan.
Une fois la voiture de location récupérée, les enseignants de la mobilité ont pu profiter du temps qui leur restait pour visiter Poznan et découvrir une première spécificité polonaise : l'absence de décalage horaire avec la France et, par conséquent, des nuits qui commencent dès 16h30. Le second jour sera lui aussi consacré à la découverte de Poznan, avant de prendre la voiture pour atteindre la ville de l'établissement d'accueil Inowroclaw.
Lundi 7 février
Nos trois enseignants découvrent leur établissement d'accueil de bonne heure le matin et font la rencontre de Katazyna Sopolinska, leur correspondante sur place. Il s'agit d'une enseignante en histoire-géographie qui mène des projets Erasmus et e-twinning depuis 10 ans, et qui revenait elle-même d'une mobilité effectuée en Guadeloupe. L'entrevue est courte pour ce premier jour, car les observations débutent dès 8 heures avec une leçon de mathématiques sur la multiplication, pour des élèves de 3ème (âgés de 9 ans). Une séance s'appuyant essentiellement sur les jeux, qui aura un grand succès auprès des élèves au vu de la position des épingles d'évaluation.
Cette séance sera suivie d'une seconde observation avec des 4èmes (âgés de 10 ans) sur la multiplication et la résolution de problèmes. Pour nos enseignants français, pas évident de lire les problèmes rédigés en polonais ! Heureusement que leurs téléphones possèdent des applications permettant de traduire plus ou moins efficacement à partir d'une image.
Le reste du programme de la journée est quelque peu bouleversé par la situation sanitaire, la troisième vague du COVID étant en pleine montée en Pologne. Depuis ce lundi, les élèves de la 6ème (12ans) à la 9ème (15ans) sont en enseignement à distance et les professeurs chez eux. A cela s’ajoute un enseignant malade, il ne sera donc pas possible d'observer toutes les classes voulues.La suite de la matinée sera donc consacrée à une visite de l'établissement avec la bibliothécaire, suivie d'une rencontre avec le Directeur et d'une présentation de projets etwinning.
Une fois la partie observation terminée, la partie culturelle de la journée fut consacrée à la ville de Torun, un village ancien situé à une trentaine de kilomètres d'Inowroclaw. Nos collègues prirent le temps de parcourir la ville pour admirer l'architecture de ses bâtiments (ci-dessous, l'hôtel de ville), mais firent aussi un détour par le musée Piernik, où ils purent cuisiner les petits bonshommes et pavés traditionnels.
Mardi 8 février
Cette seconde journée fut riche en observations, puisque trois matières étaient au programme : mathématiques, bien évidemment, mais aussi anglais et programmation. Ce fut l'occasion, pour la partie mathématiques, d'assister à des séances de calcul rapide et de découvrir les jeux interactifs utilisés en classe.
Pour la partie programmation, les enseignants purent découvrir un matériel assez varié, constitué par exemple de plusieurs modèles de robot différents tels les ozobots utilisés pour ce jeu de parcours.
Après les observations en classe, une visite d'une usine de recyclage avait été programmée : l'usine Plast-Mar pour laquelle l'école récolte des bouchons. Enfin, la partie culturelle de la journée fut consacrée à la découverte d'Inowroclaw (sous la pluie, histoire de bien s'imprégner du climat polonais !).
Mercredi 9 février
Les classes étant fermées le mercredi, les collègues en profitèrent pour passer une journée entière à Gdańsk (Danzig), la plus grande ville portuaire de Pologne, mais aussi l'un des principaux centres culturels du pays. Après un peu plus de 2 heures de voiture, ils atteignirent Gdańsk en compagnie de Kasia, la fille de leur correspondante, qui leur servit de guide pour la journée.
L'architecture de Gdańsk est très marquée par la diversité culturelle qui a marqué son histoire. Ci-dessus quelques exemples, avec notamment la Porte Dorée, une des principales attractions de la ville. Il s'agit d'un monument datant du 17ème siècle, caractéristique du style gothique de l'époque (très précisément pour les spécialistes, elle est ancrée dans le style maniériste anversois).
Gdańsk est aussi une ville très marquée par l'époque contemporaine. Elle fut la première cible des attaques allemandes ayant initié la Seconde Guerre Mondiale en 1939. Partiellement détruite, elle fut occupée par l'Allemagne avant de passer sous le contrôle soviétique à la fin de la guerre. Un musée de la Seconde Guerre Mondiale retrace cette période difficile de son histoire. On y retrouve également un hommage à Solidarnosc, le mouvement de Lech Walesa qui est né des révoltes des ouvriers dans les chantiers navals de la ville.
Jeudi 10 février
Retour des observations avec un planning modifié par le COVID. Le cours de mathématiques initialement prévu est remplacé par une séance de "Emotion Intelligence". La séance est suivie d'un atelier de démonstrations d'activités. Ci-dessous, les enseignants français testent une activité destinée à apprendre la coopération aux élèves.
Les enseignants reçoivent également une formation sur les logiciels et les applications utilisés dans l'établissement, ainsi que sur la création d'escape-games (quizstunde/festisite/worldwall...).
Parmi les outils présentés, on retrouve le générateur de quizz Kahoot!, observé lors d'un cours d'anglais. Ce site permet de créer son propre quizz, puis de le projeter au tableau. Les élèves utilisent alors leurs téléphones (ou une tablette ou un ordinateur portable) pour se connecter au quizz. Leurs réponses sont enregistrées en direct, et ils reçoivent des points en fonction de la rapidité et de la justesse de leurs réponses.
La partie culturelle de la journée est consacrée à Inowroclaw, avec la visite du musée Jana Kasprowicza (artistes locaux), du musée du sel (la ville est en effet bâtie sur une ancienne mine de sel) et d'une exposition sur les affiches du célèbre réalisateur Andreij Wajda.
En fin de journée, une petite mésaventure va quelque peu compliquer le séjour de nos trois envoyés spéciaux. Une flaque d'eau cachant un nid de poule, et voilà la voiture de location qui se retrouve avec deux pneus crevés. Se retrouver en Pologne et devoir gérer l'intervention des assurances et d'un dépanneur n'est pas forcément des plus aisés, surtout quand les interlocuteurs ne maîtrisent pas bien l'anglais. Il faudra quelques heures à Franck Bellenger pour réussir à se sortir de cette malheureuse aventure, mais qui sera sans doute riche de souvenirs. En attendant, elle fut surtout source de stress (et d'une pointe d'énervement sans doute, quand votre interlocuteur vous indique que vous n'avez qu'à changer LA roue alors que vous répétez depuis 1h30 "both the front and back passenger wheelsssss" ) puisque le soir même, rien n'était résolu.
Une sculpture prémonitoire ?
Vendredi 11 février
Faute de voiture de remplacement, c'est en taxi, les valises sous le bras, que nos trois enseignants rejoignent l'école pour cette dernière journée d'observation. Le premier cours est une vraie originalité puisqu'il s'agit d'un cours de scoutisme, peu répandu dans nos écoles françaises.
S'ensuivra la réunion de clôture en compagnie de Kasia, afin de faire le bilan du séjour et d'obtenir les réponses aux dernières questions en suspens. Ce sera l'occasion pour nos enseignants de remercier leur hôte pour son accueil chaleureux, ses recherches mathématiques et ses délicieux gâteaux. Ce sera également l'occasion d'une photo souvenir, rendant hommage aux échanges positifs générés dans toute l'Europe par ce projet.
Un coup de téléphone de l'assistance viendra soulager quelque peu le stress des enseignants français : une voiture de remplacement les attendait à la sortie de l'école. Cette nouvelle leur permettra de profiter plus sereinement de la dernière partie culturelle de leur mobilité : la visite du sanitorium d'Inowroclaw. Dans cette structure, de l'eau salée dégouline sur des murs réalisés en fagots entassés qui servent de filtre et arrive dans une zone de décantation où l'on peut voir aussi le sel. Les polonais viennent y inhaler le bon air.
C'est ensuite le trajet du retour, effectué en deux étapes. Un premier trajet en voiture jusqu'à Poznan, avant le vol de retour en France le lendemain. Les enseignants rentrent avec des souvenirs plein la tête, et une grande liste de fiches d'activités, d'observations, d'évaluations, etc ... à rédiger !