Entraînement à l'oral

Bilan de la 2ème session d'oraux blancs de français - Lettres LDD ...

 

Méthodologie : l'oral de l'EAF

Ce billet présente l'enregistrement audio de trois élèves : quelques-uns ont préparé chez eux un oral de bac blanc portant sur un texte de la séquence V.

Après avoir écouté vos camarades en prenant quelques notes, vous évaluerez l'un d'entre eux en vous appuyant sur la grille d'évaluation qui suit.

Oral de l’EAF : Grille d’évaluation

Temps de préparation : 30 minutes

I. Première partie (12 minutes)

Etapes

Attendus de la prestation et éléments évalués (++,+, -,  --, etc.)

Lecture : 

                         / 2 points

 

- Lecture correcte et expressive d’un texte déjà connu

 

- L’élève a fait preuve d’une intention de sens dans sa lecture

 

Explication :

 

 

                         / 8 points

- Introduction et conclusion pertinentes

 

- Bonne compréhension littérale du texte

 

- Repérage et analyse de procédés littéraires pertinents

 

- Références précises au texte étudié

 

- Qualité de l’expression

 

- Niveau de langue utilisé correct, voire soutenu

 

- Qualités de communication, de précision et de clarté dans le propos

 

Question de grammaire :

 

                         / 2 points

- Question comprise

 

- Utilisation d’un lexique grammatical pertinent

 

 

 

II. Deuxième partie (8 minutes)

 

Etapes

Attendus de la prestation et éléments évalués(++,+, -,  --, etc.)

Présentation de l’œuvre retenue :

 

 

                         / 3 points

 

- Présentation synthétique de l’œuvre

 

- Expression pertinente,  justifiée et convaincante d’un choix personnel

 

- Expression orale satisfaisante

Entretien :

 

 

 

                         / 5 points

- Aptitude au dialogue

 

- Capacité à exprimer un point de vue personnel argumenté

 

- Qualité de communication, d’expression et niveau de langue orale

 

- Mobilisation pertinente des connaissances culturelles et artistiques en lien avec le propos

 

Bac blanc n°3 portant sur la séquence V

 

Il était père d'une famille nombreuse. À l'arrivée des Européens, il laissa tomber des regards de dédain sur eux, sans marquer ni étonnement, ni frayeur, ni curiosité. Ils l'abordèrent ; il leur tourna le dos et se retira dans sa cabane. Son silence et son souci ne décelaient que trop sa pensée : il gémissait en lui-même sur les beaux jours de son pays éclipsés. Au départ de Bougainville, lorsque les habitants accouraient en foule sur le rivage, s'attachaient à ses vêtements, serraient ses camarades entre leurs bras, et pleuraient, ce vieillard s'avança d'un air sévère, et dit :

" Pleurez, malheureux Tahitiens ! pleurez ; mais que ce soit de l'arrivée, et non du départ de ces hommes ambitieux et méchants : un jour, vous les connaîtrez mieux. Un jour, ils reviendront, le morceau de bois que vous voyez attaché à la ceinture de celui-ci, dans une main, et le fer qui pend au côté de celui-là, dans l'autre, vous enchaîner, vous égorger, ou vous assujettir à leurs extravagances et à leurs vices ; un jour vous servirez sous eux aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux Mais je me console ; je touche à la fin de ma carrière ; et la calamité que je vous annonce, je ne la verrai point. Ô Tahitiens ! Ô mes amis ! vous auriez un moyen d'échapper à un funeste avenir ; mais j'aimerais mieux mourir que de vous en donner le conseil. Qu'ils s'éloignent, et qu'ils vivent. "

Puis s'adressant à Bougainville, il ajouta : " Et toi, chef des brigands qui t'obéissent, écarte promptement ton vaisseau de notre rive : nous sommes innocents, nous sommes heureux ; et tu ne peux que nuire à notre bonheur. Nous suivons le pur instinct de la nature ; et tu as tenté d'effacer de nos âmes son caractère. Ici tout est à tous ; et tu nous as prêché je ne sais quelle distinction du tien et du mien. Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagé ce privilège avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu féroce entre les leurs. Elles ont commencé à se haïr ; vous vous êtes égorgés pour elles ; et elles nous sont revenues teintes de votre sang. Nous sommes libres ; et voilà que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage. Tu n'es ni un dieu, ni un démon: qui es-tu donc, pour faire des esclaves ? 0rou ! toi qui entends la langue de ces hommes-là, dis-nous à tous, comme tu me l'as dit à moi-même, ce qu'ils ont écrit sur cette lame de métal : Ce pays est à nous. Ce pays est à toi ! et pourquoi ? parce que tu y as mis le pied ? Si un Tahitien débarquait un jour sur vos côtes, et qu'il gravât sur une de vos pierres ou sur l'écorce d'un de vos arbres : Ce pays est aux habitants de Tahiti, qu'en penserais-tu ? Tu es le plus fort ! Et qu'est-ce que cela fait ? Lorsqu'on t'a enlevé une des méprisables bagatelles dont ton bâtiment est rempli, tu t'es récrié, tu t'es vengé ; et dans le même instant tu as projeté au fond de ton cœur le vol de toute une contrée ! Tu n'es pas esclave : tu souffrirais plutôt la mort que de l'être, et tu veux nous asservir ! Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas défendre sa liberté et mourir ? Celui dont tu veux t'emparer comme de la brute, le Tahitien est ton frère. Vous êtes deux enfants de la nature ; quel droit as-tu sur lui qu'il n'ait pas sur toi ? Tu es venu ; nous sommes-nous jetés sur ta personne ? avons-nous pillé ton vaisseau ? T'avons-nous saisi et exposé aux flèches de nos ennemis ? T'avons-nous associé dans nos champs au travail de nos animaux ? Nous avons respecté notre image en toi. Laisse-nous nos mœurs ; elles sont plus sages et plus honnêtes que les tiennes ; nous ne voulons point troquer ce que tu appelles notre ignorance, contre tes inutiles lumières.

Denis Diderot,  Supplément au voyage de Bougainville, deuxième partie, (1772)

 

Temps de préparation : 30 minutes

Question de grammaire :

Indiquez la nature et la fonction de la proposition « que vous voyez attaché à la ceinture de celui-ci, dans une main,» (ligne 9)

Rappel des différentes parties :

Première partie : 12 points

1) La lecture du texte à voix haute (2 points)

2) L'explication linéaire (8 points)

3) La question de grammaire (2 points)

Deuxième partie : 8 points

1) Présentation synthétique de l'œuvre (2-3 minutes) : l’ingénu ou les Essais.

2)  L'entretien avec l'examinateur (5 minutes)

Premier oral :

https://vocaroo.com/cxp6Ko4fXkp

https://vocaroo.com/opZz7xbx60P

 

Deuxième oral :

1) Lecture linéaire :

2) Question de grammaire :

3) Présentation de l'oeuvre :

Notre monde vient d'en trouver un autre (et qui nous garantit que c'est le dernier de ses frères, puisque les Démons, les Sibylles et nous, avons ignoré celui-ci jusqu'à cette heure ?) non moins grand, plein et membru que lui ; toutefois si nouveau et si enfant, qu'on lui apprend encore son a, b, c : il n'y a pas cinquante ans qu'il ne savait ni lettre, ni poids, ni mesure, ni vêtements, ni céréales, ni vignes. Il était encore tout nu, au giron et ne vivait que par les moyens de sa mère nourrice. Si nous concluons bien de notre fin, et ce poète de la jeunesse de son siècle, cet autre monde ne fera qu'entrer dans la lumière quand le nôtre en sortira. L'univers tombera en paralysie ; l'un des deux membres sera perclus, l'autre en vigueur.

Bien crains-je que nous aurons bien fort hâté sa déclinaison et sa ruine par notre contagion et que nous lui aurons bien cher vendu nos opinions et nos arts. C'était un monde enfant ; si ne l’avons-nous pas fouetté et soumis à notre discipline par l'avantage de notre valeur et de nos forces naturelles, ni ne l’avons pratiqué par notre justice et bonté, ni subjugué par notre magnanimité. La plupart de leurs réponses et des négociations faites avec eux témoignent qu'ils ne nous devaient rien en clarté d'esprit naturelle et pertinence. L’épouvantable magnificence des villes de Cuzco et de Mexico, et, entre plusieurs choses pareilles, le jardin de ce Roi, où tous les arbres, les fruits et toutes les herbes, selon l'ordre et grandeur qu'ils ont en un jardin, étaient excellemment formées en or, comme, en son cabinet, tous les animaux qui naissaient en son État et en ses mers ; et la beauté de leurs ouvrages en pierreries, en plume, en coton, en la peinture, montrent qu'ils ne nous cédaient non plus en l’industrie. Mais, quant à la dévotion, l'observance des lois, bonté, libéralité8, loyauté, franchise, il nous a bien servi de n'en avoir pas autant qu'eux ; ils se sont perdus par cet avantage, et vendus et trahis eux-mêmes.

« Des Coches », Essais, Montaigne, 1580

Troisième oral :

https://vocaroo.com/jp4i82u5WHq

 

Quelques-unes de vos évaluations des oraux de vos camarades:

- sur l'évaluation du 1er oral :

- sur l'évaluation du 2ème oral :

https://vocaroo.com/fejbFZ30aDk

https://vocaroo.com/8IjyPwjUE3D

... et la 2ème partie suite à un oubli de l'examinateur : 

https://vocaroo.com/91fjenbkqNL

(J'espère ne pas faire de jaloux mais j'avoue être fan de l'évaluation qui suit) :

https://vocaroo.com/e8SXlFXyZSX

- sur l'évaluation du 3ème oral :